Identité & développement personnel 24 April 2025

Pourquoi ton enfance n’était pas ‘normale’ (et c’est ok de le dire)

Le Collectif #edp / 19 Mins

– “Toi même tu sais” c’est la phrase que tu sors lorsque tu rencontres un autre enfant de pasteur lorsque vous osez échanger.

Tu sais ce que ça fait de toujours devoir bien paraître. De sourire en croisant un membre de l’église alors que tu viens de te prendre la tête avec ton père dans la voiture en venant à l’église. De se sentir responsable de l’image de ta famille, de l’église, de Dieu… alors que tu te cherches toi même encore dans ta foi.

Tu as été partagé entre deux réalités : celle de la foi, d’un programme d’église avec ses responsabilités, des attentes non verbalisées… et celle de ton vécu d’enfant, mis au second plan.

On ne t’a peut-être jamais vraiment demandé comment toi tu allais, parce que tu étais le fils ou la fille du pasteur. De toute façon même si cela n’allait pas tu n’aurais pas osé le dire. Et à force, tu as appris à faire semblant, à t’adapter, à tenir bon… de toute façon les ‘chrétiens’ s’étaient déjà fait un avis…

Mais aujourd’hui, tu as peut-être besoin de faire le tri. De comprendre pourquoi certaines choses t’ont marqué plus que tu ne l’imaginais.

Et tu sais quoi ? C’est totalement légitime. Parlons-en.

✨​Ce mythe du « il faut que je sois parfait »

C’est probablement la plus grande pression que tu aies connue. Celle d’être irréprochable. Pas parce qu’on te l’a dit en toutes lettres, mais parce que tout ton environnement te le criait silencieusement.

Tu devais bien te tenir pour ne pas « nuire au ministère de ton père ». Tu devais être l’enfant exemplaire. Tu n’avais pas le droit à l’erreur. Du moins c’est ce que tu ressentais au vu des retours que l’on te faisais. Résultat ? Tu as appris à performer, à maîtriser ton image.

Mais la vérité, c’est que cette perfection qu’on exigeait de toi…tu n’avais pas à la porter.

 

🎭​Le masque de l’adaptation


Tu es peut-être devenu un/une pro pour t’adapter à toutes les situations : t
u as appris à ne pas faire de vagues. À ne pas trop ressentir. À ne pas parler de ce qui dérange. Bref, à jouer un rôle.
Mais aujourd’hui, tu as le droit de déposer ce masque. De dire que ça n’a pas toujours été facile. Que certaines choses t’ont fait mal.

🔍​Sous surveillance… 


Être enfant de pasteur, c’est vivre sous les projecteurs. Tout le monde a un avis sur toi, la majorité du temps sans même te connaître. Les chrétiens se permettent des commentaires, imposent leur avis sur tes choix. Ton père t’a déjà utilisé pour illustrer une prédication, ou partagé des détails de ta vie ou ton caractère que tu souhaitais garder privé.
Tu as peut-être ressenti que ta vie ne t’appartenait pas vraiment. Que tu étais constamment évalué. Et ça, sur le long terme, ça laisse des traces… stress, pression, peur de décevoir…

Mais laisse-moi te le redire : tu n’étais qu’un enfant. Ce n’était pas à toi de porter tout ça.

 

✝️​Une foi construite dans la peur

Devoir représenter une foi que tu étais encore en train de découvrir, comme si tu étais déjà “en mission” alors que tu es juste un enfant.

Peur d’échouer. Peur de ne pas être « assez spirituel ». Peur de ne pas plaire à Dieu. Tu as peut-être grandi avec un fond d’anxiété, sans vraiment savoir pourquoi.

Les autres te faisais comprendre que tu devais déjà tout savoir, déjà être mature, déjà tout comprendre. Comme si grandir dans un foyer pastoral te donnait automatiquement accès à la sagesse divine à la connaissance d’études théologiques.

D’ailleurs on te faisait parfois comprendre que tu n’avais “pas le choix” d’être chrétien” et aujourd’hui tu es peut-être “loin de Dieu” (comme ils disent) à cause de toute cette pression.

Mais la foi n’annule pas le besoin d’apprentissage. D’expérience. D’erreurs. D’accompagnement.

👉​Et maintenant ?

Tu peux aimer tes parents, ton église, ta foi… “et” reconnaître qu’il y a eu des blessures. Ce n’est pas ingrat. C’est honnête.

Ce petit mot, “et”, il change tout.

Il t’autorise à ne pas renier le bon tout en accueillant le vrai. Il t’ouvre la porte de la liberté intérieure. Celle de regarder ton histoire en face. De déconstruire ce qui a été toxique. De reconstruire sur du vrai. Tu n’as plus besoin de porter ce ‘rôle’. Ni de faire semblant. Tu as le droit d’exister en dehors ‘du fils ou de la fille de’.

Tu as le droit de poser des questions. De chercher la guérison. D’être pleinement toi, sans masque.

 

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